09.01.2024
L'électromobilité est en pleine croissance – mais celle-ci ne va pas de soi, comme le démontre une analyse des données du marché européen. La Finlande et les Pays-Bas montrent ce qu'il serait encore possible de faire en matière de part de marché des voitures électriques.
Nous avons pendant longtemps pensé être dans un pays de pionniers dans le domaine de la mobilité électrique. Une perception semblant que peu affectée par le recul de la 6e à la 8e place dans le classement européen des nouvelles immatriculations de voitures électriques. Dans ce contexte, les disparités en Europe par rapport à l'année précédente augmentent rapidement, le continent se divisant désormais nettement en trois sphères géographiques distinctes : un bloc scandinave (auquel il faut généreusement ajouter les Pays-Bas), un bloc d'Europe centrale moyen (dans lequel la Suisse a entre-temps également fait son entrée) et un bloc d'Europe du Sud-Est allant de l'Espagne à la Slovaquie.
Les raisons sont multiples : malgré les mises en garde de Swiss eMobility, le Conseil fédéral a annulé la suppression de la taxe d'importation sur les voitures électriques, et depuis le début de l'année, une taxe de 4% est à nouveau applicable. A cela s'ajoutent des retards de toutes sortes : le désavantage des voitures électriques en matière de véhicules de fonction n'est pas résolu (car l'imposition ne prend en compte que les coûts d'acquisition), il n'y a toujours pas de droit à la recharge (ou de solution conciliante similaire) et la Suisse est loin d'avoir atteint les attentes en ce qui concerne le développement des smart meters. Cela ne fait qu'alimenter un manque général de transparence concernant notre situation en matière d'électricité, ce qui a certainement contribué à placer les voitures électriques sous un soupçon généralisé en cas de pénurie d'électricité à l'échelle nationale.
Tout cela a un coût élevé – et celui-ci se révèle en changeant de perspective : il y a 12 mois, nous commencions juste avant la Finlande et le Luxembourg. Le premier a réussi à presque doubler son marché de voitures électriques depuis lors.
Mais il existe également des facteurs qui peuvent susciter de l'optimisme : les prix des matières premières utilisées dans la fabrication des batteries ont considérablement diminué l'année dernière (Reportage SRF). Plusieurs fabricants envisagent le développement de nouvelles voitures électriques dans la gamme de 25 000 CHF. La pertinence des voitures électriques par rapport à la réalisation des objectifs climatiques de la Suisse n'a pas diminué. En 2023, ce ne fut pas seulement une voiture électrique qui a dominé le classement des ventes, mais bien deux : la Tesla Model Y et la Škoda Enyaq. Les 1500 MW de capacité solaire installés l'année dernière ont dépassé même les attentes des experts du secteur, démontrant que la voiture électrique peut constituer un complément judicieux pour les propriétaires d'installation solaires.
Toutes ces bonnes raisons nous incitent à commencer l'année 2024 avec élan, optimisme et une multitude d'idées. Prenons la Finlande et le Luxembourg comme source d'inspiration et preuve de ce qui pourrait également être réalisable en Suisse.
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